19 mars 2014

Les Primeurs 2012 : point 1 an après chez Millésima

C'est dans ses célèbres chais Quai de Paludate, qu'a eu lieu hier la dégustation des primeurs 2012 un an après, organisée par Millésima. Un lieu particulièrement bien choisi puisque cette cave abrite pas loin de 2,5 millions de bouteilles, soit 9000 références de vins...

Ce fût donc l'occasion pour les propriétaires de domaines, les journalistes, courtiers et autres passionnés de déguster une nouvelle fois les primeurs 2012 avec plus de recul et une meilleure vision de l'avenir de ce millésime controversé.   

2012 est en effet un millésime qui a du mal à trouver sa place pour le moment. Moins prestigieux que 2009 et 2010, il est néanmoins plus agréable que 2011 ou 2007. Nous en saurons plus d'ici quelques jours, mais il semblerait également plus friand que 2013...

Si je devais choisir un mot, ce serait : hétérogénéité. J'ai eu de très agréables surprises pendant cette dégustation, sur certains châteaux et appellations. Mais il y a aussi eu des déceptions... Chaque appellation peut receler des domaines qui ont su tirer leur épingle du jeu, et d'autres qui n'ont pas réussi à mettre en valeur ce millésime difficile. 





Mes coups de cœur vont aux appellations Margaux, Pomerol, Saint-Émilion, Haut-Médoc et Pauillac. Je trouve que globalement il y a eu de très belles choses, les vins sont fruitées et relativement souples. 
J'ai particulièrement apprécié le Château Rauzan-Ségla (2nd Cru Classé de Margaux) qui est pour moi un excellent rapport-qualité prix. Il a exprimé des beaux arômes de cerise, de framboise, de mûre mais aussi des touches plus cacaotées et grillées, sans que le bois soit trop présent ou les tanins trop agressifs. 
Le Château Palmer (3ème Cru Classé de Margaux) était aussi très réussi, avec des notes de pain frais, de toasté et une douceur de fruit au nez et en bouche soutenue par une belle structure tannique qui lui promet un bon potentiel de garde. 
A Margaux je rajouterai aussi le Château Prieuré-Lichine (4ème Cru Classé) qui était très sensuel, fruité, et frais avec une note de menthol en finale.
Enfin à Pomerol, Petit Village m'a particulièrement séduite grâce à ses fruits frais et son élégance, il saura plaire aux amateurs de la rive gauche !





14 mars 2014

Ceci n'est pas un Chianti...


Le Chianti est un vin de paradoxe : tout en étant le vin le plus célèbre d'Italie, il a du mal à se défaire de son image de "piquette"... Histoire que tout le monde s'y retrouve devant les étiquettes, je profite de la création d'une nouvelle mention "Gran Selezione", validée par l'Etat Italien le 17 février 2014, pour faire le tri dans le Chianti !

L'appellation Chianti a connu une histoire mouvementée, car si c'est une très vieille région de production, la législation a été plutôt longue à se mettre en place ainsi que le cahier des charges. Au début du XXème siècle, on pouvait distinguer plusieurs sous-régions dans l'appellation Chianti : Montalbano, Colline Pisane, Rufina, Colli Aretini, Colli Fiorentini, ou encore le Chianti Classico. Avec des niveaux de qualité vraiment fluctuants suivant les maisons et les sous-régions. C'est en 1927 qu'a été créé le Consortium du Chianti, chargé de contrôler la qualité de la production et la vinification, et c'est à partir des années 80 qu'il joue un rôle plus important notamment avec l'installation des normes européennes. C'est pourquoi on observe une amélioration dans la qualité des vins à partir des millésimes 1985 et qu'il est très rare de trouver de vieilles bouteilles de Chianti. Donc pas d'inquiétude, le Chianti de nos grands-parents est oublié depuis!
D'un niveau de prix très abordable, le Chianti est maintenant devenu un bon rapport qualité-prix, à consommer dans l'année, aux saveurs fraîches et fruitées.
Depuis 1996, on peut distinguer Chianti Classico et Chianti, en effet c'est cette année là que la sous-région fut sorti du grand Chianti pour devenir une appellation protégée à part entière. Le cahier des charges est plus exigeant que pour le Chianti, notamment sur les quantités et variétés de cépages autorisés.


Vignoble San Felice

Au sein de cette appellation, on peut distinguer plusieurs cuvées : les Chianti Classico de base, les Riserva et maintenant les Gran Selezione. Quelles sont les différences ? Que signifient ces mentions sur les étiquettes ?  



Le Chianti Classico Riserva doit avoir été élevé minimum 27 mois en fûts puis 3 mois en bouteilles avant d'être commercialisé. Le Chianti Classico Gran Selezione doit également être élevé 30 mois, mais il doit être issu seulement des vignes de la propriété et non du négoce, le domaine doit déclarer à l'avance si il compte produire un Gran Selezione sur son millésime en cours et enfin des dégustations sont organisées par le Consortium du Chianti Classico pour vérifier la qualité du vin et valider la cuvée...
Les exigences entre le Chianti basique et le Chianti Classico Gran Selezione ne sont donc pas du tout les mêmes ! C'est également ce que l'on reprochait à la mention Riserva, qui si elle indique un vieillissement prolongé, n'est pas forcément gage de qualité supérieure. Aujourd'hui seules 39 maisons sur 600 ont déclaré un Gran Selezione 2010... Pour le moment, j'ai eu la chance d'en déguster un ! Le Chianti Classico Il Grigio 2010 Gran Selezione de San Felice, et je dois dire que la qualité était là ! Rendez-vous sur mon article ;)

Il y a une autre motivation à la création de la mention Gran Selezione et au renouveau du cahier des charges du Chianti Classico : ramener les Super Toscans dans l'appellation ! En effet, ces domaines "rebelles" ont préféré sortir des appellations d'origine pour pouvoir produire leur vin comme ils l'entendaient. Leur surnom leur a été donné par Robert Parker, qui en les dégustant a déclaré qu'ils étaient encore plus qualitatifs que les Toscans officiels... Donc il y a un grand enjeux à ramener ces grandes maisons dans le giron de l'appellation !

Et voilà ! J'espère que vous y verrez plus clair sur les cartes des vins des restaurants italiens comme sur les linéaires des cavistes et grandes surfaces et que vous n'hésiterez plus à choisir le Chianti !

19 janvier 2014

Découverte d'AOC : Rosette 1/2

Voici le premier article, d'une longue série je l'espère, "Découverte d'AOC" ! Le principe est simple, partir à la recherche d'appellations trop méconnues qui mériteraient pourtant plus d'attention... La France comptant environs 400 appellations d'origines contrôlés, il y a du boulot...

C'est pour remplir cette noble mission que je me suis laissée entraîner dans une journée découverte autour de Bergerac, en Dordogne. Sauf qu'au lieu de nous intéresser à Montbazillac ou à Pécharmant, nous avons décider de découvrir Rosette et Saussignac.




1ère étape : l'AOC Rosette

Si tout le monde connaît la charcuterie, le vin de Rosette est beaucoup moins connu ! L'appellation couvre 10 hectares appartenant à une dizaine de vignerons et ne produit que 400 hectolitres par an... Difficile donc de s'en procurer, surtout lors d'années comme 2012 ou 2013 où les rendements ont été encore plus faibles que la moyenne.
Bien sûr les vignerons qui travaillent sur cette appellation ont d'autres vignes, en AOC Bergerac pour la plupart, et proposent donc des vins rouges et blancs secs en plus de leurs précieuses bouteilles de Rosette.

Nous nous sommes rendu, on peut le dire à l'improviste, au Domaine du Grand Jaure à Lembras, où nous avons pu déguster du Rosette et discuter avec le propriétaire, M. Baudry.

Le vin de Rosette est un blanc moelleux, produit à partir de Sauvignon Blanc et Gris, de Muscadelle et de Sémillon. Il se déguste frais, en apéritif par exemple, ou pour accompagner des fromages à pâte persillée, du foie gras, ou encore un plat de poisson en sauce. Au nez il offre des arômes très fruités, sur la mangue, la pêche ou encore l'abricot frais, mais également une touche florale de chèvrefeuille ou encore de rose. Très gourmand ! Au palais le vin forme un bel équilibre, la sucrosité est présente et agréable car elle est bien contrebalancée par une touche d'acidité. Cela donne une finale séduisante car légère et non trop pesante comme peuvent l'être certain liquoreux.

Très bon rapport qualité/prix, le vin de Rosette est une vraie découverte. Même si ce ne sera pas mon coup de coeur de l'année, c'est un vin simple mais efficace ! Vivement les barbecues de l'été...


6 janvier 2014

Maison d'Italie : Le Barolo par Borgogno Giacomo & Figli

Paysages magnifiques, vins riches et savoureux, accent chantant, une histoire complexe... l'Italie a décidément tout pour plaire !
Malgré mon admiration pour des villes comme Rome, Milan, Naples ou encore Pompéi, ce sont surtout les régions viticoles et plus particulièrement le Barolo qui m'intéressent aujourd'hui...

Vin italien du Piémont, au nord-ouest de la botte, le Barolo est un vin antique dont la réputation s'est construite sur des siècles. Toujours composé à 100% du cépage Nebbiolo, il peut provenir des vignes de la ville même de Barolo, ou d'une de ses 11 voisines qui composent la route des vins : La Morra, Montforte, Novello, Serralinga...

On peut distinguer parmi les maisons produisant du Barolo deux catégories : les "traditionnelles" et les "modernes". La différence se fait sur le choix du contenant de vieillissement : barriques pour les modernes, foudres pour les traditionnels; mais également sur la durée de l'élevage, celui des traditionnels étant plus long que pour les modernes. Un Barolo classique doit vieillir minimum 3 ans en bois, un Barolo Riserva minimum 5 ans. Si les maisons modernes se tiendront à la législation, les maisons traditionnelles les laisseront vieillir encore une à deux années supplémentaires.

J'ai eu la chance de pouvoir déguster 5 vins de la maison Borgogno Giacomo & Figli, une maison traditionnelle parmi les plus anciennes de Barolo. Fondée en 1761 par Bartolomeo Borgogno, elle a été reprise en 2008 par la famille Farinetti, qui perpétue le style et la volonté originels des Borgogno. Une de leur particularité est d'avoir su conserver plusieurs caisses de chaque millésime, afin de pouvoir proposer des millésimes très anciens par la suite. Le Barolo étant un vin de grande garde, il est très intéressant de pouvoir trouver aujourd'hui du 1982, 1985 ou encore 1988.


  • Barolo Classico 2006
    D'une vraie gourmandise le nez révèle des notes de chocolat noir et de cerise griotte, le tout rehaussé par un boisé très subtil. Au palais il est souple, avec un beau volume et une finale savoureuse où l'on retrouve les notes de cerise noire.
  • Barolo Riserva 1998
    On sent assez nettement la différence d'élevage par rapport au Classico. Le boisé est plus présent, assez fondu au nez mais encore légèrement asséchant en bouche. Il doit encore patienter quelques années en cave afin de se dévoiler pleinement.
  • Barolo Riserva 1996
    Encore un "jeune" avec un grand potentiel de garde ! Au palais on sent les tanins, présents mais plutôt fondus, ainsi qu'une légère note de sous-bois.
  • Barolo Riserva 1988
    Le nez se complexifie avec l'âge, on y distingue des arômes de champignons, de sous-bois, de tabac, entremêlés de fruits rouges et noirs. La bouche est riche et puissante, il garde encore toute sa fraîcheur!
  • Barolo Riserva 1982
    Une vraie révélation : le nez est complexe et racé, avec un bouquet sur les notes de cuir, de fourrure, de tabac et de cerise griotte. Il est vraiment prêt à la dégustation, la bouche dévoile pleinement toutes ses saveurs gourmandes, les tanins sont fondus et la finale veloutée. Mon coup de cœur !

23 avril 2013

#Primeurs 2012 : le salon BIODYVIN

Du 8 au 10 avril s'est tenu le salon Byodivin au Château Fonroque à Saint-Émilion, l'occasion pour moi de vous parlez de biodynamie !

Kézaco exactement ?
La biodynamie est une méthode de culture qui va plus loin que l'agriculture biologique, puisqu'elle prend en compte les influences astrales, le rythme de la nature et utilise l'homéopathie pour soigner la vigne. C'est d'ailleurs plus un état d'esprit et une philosophie qu'un simple respect de normes.En biodynamie le sol cultivé n'est pas un simple support pour la vigne mais un organisme vivant à part entière. En respectant au mieux la biologie du sol le vigneron favorise l'échange avec le système racinaire et foliaire de la vigne, lui permettant ainsi d'exprimer au mieux le terroir dans les raisins.
Pour reconnaitre une bouteille de vin issue de la biodynamie, il vous faut trouver le logo ECOCERT sur l'étiquette.

Mes coups de coeur du salon :
- Domaine Zind Humbrecht : présenté par Mr
Humbrecht himself ! Notamment le Clos Windsbuhl riesling 2011, au nez finement toasté, le Clos Saint Urbain riesling 2011, plus sur la minéralité, et le Clos Windsbuhl gewurztraminer 2012, gourmand avec des arômes de fruits exotiques...
- la cuvée Confidentiel 2012 du Domaine Montirius : bien équilibré, qui laisse de douces épices en bouche...
- Domaine Le Sang des Cailloux : domaine que j'appréciais déjà avant le salon et qui continue de me séduire avec des vins d'une belle personnalité épicée de l'appellation Vacqueyras.
- Domaine Pierre Morey : le Meursault 2012 offre une belle acidité, une bouche fine et vivifiante, le Bourgogne Chardonnay 2012 est plus toasté mais reste élégant.

Dégustation du millésime 2012 des vins de Graves

Lundi 8 avril à 18h se tenait au Palais de la Bourse à Bordeaux la dégustation du millésime 2012 des vins de Graves. Je m'y suis donc rendue, armée d'un stylo, un appareil photo et de mes papilles...

Le Palais de la Bourse est toujours aussi magique, l'endroit parfait pour déguster du bon vin !
Si je dois retenir quelque chose de cette soirée, mes premiers primeurs, c'est que 2012 est vraiment un millésime "compliqué" à Bordeaux. La météo n'a pas été clémente, que ce soit à cause d'un manque de floraison ou de l'apparition de moisissure, et a obligé les vignerons à un travail de tous les instants pour sublimer des vendanges parfois difficiles. Mais ce sont aussi ces années peu clémentes qui mettent en avant le travail de l'Homme sur la vigne !

Mon coup de cœur de la soirée :
- Le Lion Blanc de Saint-Marc : très aromatique, sur les agrumes. La bouche est rafraichissante et la finale persistante. Une belle surprise de la part de ce domaine de Sauternes, qui donne envie de déguster leur cuvée liquoreuse !